C - La musique, une influence sur notre intelligence ?
La théorie de l’effet Mozart : des avis opposés.
Alfred Tomatis émet dans les années 1950 l’hypothèse que certaines fréquences sont bénéfiques pour le corps humain et que celles-ci sont fortement présentes dans les compositions de W. A. Mozart.
C’est en 1993 que les études poussées de l’équipe du Dr Rauscher en Californie ont abouti à la création de la théorie de l’effet Mozart. Les chercheurs ont constitué trois groupes de 12 étudiants pour comparer les performances des personnes à un test d’intelligence (aussi appelé test de QI). Avant de leur proposer les épreuves sous forme d’exercice, le premier groupe a écouté le premier mouvement de la Sonate pour deux pianos en ré majeur K448 de W. A. Mozart pendant 10 minutes, alors qu’un deuxième groupe écoutait une musique de relaxation ("The shining ones" de Thornton) et qu’un troisième groupe patientait en silence.
Ils ont montré que les personnes ayant écouté Mozart avaient de meilleures performances que celles des autres groupes. L’effet de la musique n’est en revanche pas permanent dans ce cas-là. En plus, lorsqu’on répète l’expérience, les résultats sont de moins en moins importants.
Ces résultats ont été publiés dans la revue internationale anglo-saxonne Nature qui était très reconnue dans le domaine scientifique. Ils ont été largement diffusés et ont eu un impact considérable y compris chez les personnes non scientifiques (des parents faisaient par exemple écouter du Mozart à leur bébé). Depuis, les travaux ont été remis en question par d’autres recherches qui mettent en évidence des biais méthodologiques (c’est-à-dire des problèmes de méthode dans la construction de l’expérience qui ont pu influencer les résultats et qui ne permet pas de les généraliser). A titre d'exemple, il a été reproché la petite taille des groupes observés et les résultats étaient variables lorsque l'expérience était répétée. Toutefois, tout n’est pas à rejeter dans ce travail car des études par la suite ont montré un effet plus global de la musique sur la cognition (fonctions intellectuelles). Par exemple, une étude a montré les effets de l’apprentissage musical sur le développement cognitif et l’organisation cérébrale chez des enfants apprenant la musique par rapport à des enfants ne l’apprenant pas.
En effet le cerveau humain possède une plasticité cérébrale qui lui permet d’apprendre. Cette plasticité est d’autant plus importante pour les enfants qui sont en phase de croissance et d’apprentissage. La pratique d’un instrument de musique permet de faire croître le nombre de connexions synaptiques (entre les neurones) et ainsi d’accroître la vitesse et la capacité de réflexion.
Zones du cerveau activées d’un cerveau de musicien (en haut) et de non musicien (en bas) lors d’une reconnaissance de mélodie.
Les études analysant les effets musicaux sur le comportement humain se sont depuis multipliées, notamment à l’égard des bébés et des enfants. Elles font ressortir de manière catégorique que la musique aide les bébés à acquérir un sentiment de confiance et à appréhender au mieux les relations sociales.
Le bébé possède une oreille très musicale et très sensible. Il n’aimera pas les sons forts, abrupts, stridents ou aigus même si l’expérience est renouvelée plusieurs fois. Des études ont même indiqué que de tels bruits ont un effet néfaste sur le développement de son cerveau.
Différents genres de musique ont été proposés, différentes réactions ont été observées :
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Le rock rendra le bébé contracté et tendu
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La trompette le rendra excité et actif
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Le piano le rendra attentif
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Un chœur ainsi que la musique de flûte auront un effet apaisant.
Le débat sur l’effet Mozart se poursuit encore aujourd’hui. Les effets temporaires de la musique de Mozart sur l’intelligence humaine ne sont pas entièrement prouvés. Il est donc préférable de tenir compte des bienfaits de la musique de façon générale plutôt que de se référer à un seul et unique compositeur. Baigner les bébés dans un environnement musical doux au cours des premiers mois et des premières années de vie engendre un effet nettement positif sur leur développement affectif et cognitif ainsi que sur leur croissance.
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